Grégoire ELOY

OSSOUE

25 avril 2025 > 12 mai 2025

Grégoire ELOY

Grégoire Eloy est né en 1971 à Cannes et vit actuellement à Paris. Il devient photographe indépendant en 2003 après des études et un début de carrière en économie et finance. Assistant de Stanley Greene de 2003 à 2005, son travail s’inscrit dans une veine documentaire traditionnelle ou plasticienne, sur des projets au long cours. Il est membre du collectif Tendance Floue depuis 2016.

De 2003 à 2013 il travaille sur l’héritage de l’ex-Union Soviétique, en sillonnant les pays aux abords de la Russie et l’Europe de l’Est. Il livre un regard d’une Europe où persistent les traces de l’Histoire, rendant difficile toute reconstruction. Il s’attache à rendre compte d’un temps suspendu, une fenêtre ouverte sur des plaies, l’absence, la mémoire.

De 2010 à 2021 Grégoire produit une trilogie photographique sur la science de la matière. Avec une enquête sur la matière noire, l’étude d’une faille séismologique en Italie et le suivi d’un des derniers glaciers des Pyrénées, il collabore avec les laboratoires d’astrophysique, de géophysique et de glaciologie, emboite le pas des scientifiques et adopte la démarche du chercheur pour livrer une expérience personnelle de la science, la matière et l’invisible. Depuis 2015, il s’intéresse à notre rapport à l’environnement et au sauvage lors de résidences immersives en milieu naturel où prime l’expérience physique.

OSSOUE

  • «Ossoue»– c’est ainsi que se nomme l’un des plus grands glaciers des Pyrénées, situé dans le massif du Vignemale, sur le versant nord de la frontière franco-espagnole. C’est également le nom qu’a choisi le photographe français Grégoire Eloy (membre du collectif Tendance Floue), lauréat de la Bourse du Talent (2004) et du Prix Niépce (2021), pour son projet qui documente l’inexorable disparition prochaine de ce majestueux géant de glace.

    Accompagnant les glaciologues de l’association Moraine pour mesurer l’évolution du glacier, travaillant avec des chercheurs de l’Observatoire Midi-Pyrénées spécialisés dans le traitement d’images satellitaires stéréoscopiques, unissant images issues de prises de vues réelles, photographies historiques, photogrammes de glace et images de synthèse satellitaires, le photographe donne à voir un compte-rendu complet du glacier Ossoue. C’est aussi en réunissant ces différents médias qu’émerge un sentiment inattendu : celle de la perte de notion d’échelle, pour le spectateur, qui pourrait peut-être se rapprocher de l’expérience vécue par le photographe. On l’imagine se débattant avec le froid dans cette infinie étendue de blanc puis de noir que l’on devine dans ses images.

    Brouiller les pistes, jouer sur la perte des repères et se perdre dans l’immensité du micro puis du macro : c’est la volonté de cette exposition.