En 2014, Arnaud CHOCHON décide, à 41 ans, de suspendre son activité salariée pour s’inscrire à l’école de photographie de Toulouse (ETPA). Il en sort diplômé en 2016 avec la mention spéciale du jury. Ses travaux personnels sont généralement construits sur le long cours. Il alterne résidences d’artistes, expositions personnelles et recherches photographiques. L’exposition constitue pour lui un vecteur primordial permettant la rencontre de ses sujets au public, l’échange et la confrontation des points de vue. Il ajoute aujourd’hui d’autres écritures à sa photographie comme le reportage sonore et élargit le champ d’action de ses sujets et de leurs formes grâce à diverses collaborations artistiques. Membre de l’agence Hans Lucas depuis 2019, ses sujets sont régulièrement publiés dans la presse. Son premier livre photographique, « Way to blue », est paru en Mars 2023 porté par les éditions Filigranes.
« Il y a piscines et piscines. Piscines particulières qui furent un temps signes extérieurs de richesse mais qui aujourd’hui constituent l’aménagement du plus banal des pavillons de banlieue aux terrains garantis « piscinables », piscines municipales bruyantes et populeuses où les corps se mêlent dans un joyeux désordre de plongeons et de fortes odeurs de chlore. Piscines ouvertes l’été, couvertes l’hiver mais qui n’ont pour la plupart qu’une valeur d’usage. Toutes autres et nettement plus aristocratiques sont ces piscines que nous propose le regard d’Arnaud Chochon qu’il a découvertes par un patient repérage dans divers villes de France. D’ailleurs, dans leur majesté, leurs architectures imposantes de style néo-classique, néo-baroque, arts déco, art nouveau et même industrielles, elles ressemblent plus à des théâtres, des temples, des cathédrales, des bibliothèques et nous renvoient plus à l’image de la culture que de la culture physique. Le choix de les photographier vides et désertes participe de cette volonté de nous les représenter débarrassées de leur fonction ludique ou sportive, comme purifiées de toute contingence, purs objets de contemplation. La répétition systématique du même point de vue, tandis que les lignes de fonds convergent vers un point de fuite pour la construction de perspectives parfaitement maîtrisées, la ligne d’horizon toujours à la même hauteur d’œil, donnent une stabilité à l’ensemble de la série. En arrêt de fonctionnement, ne résonnant plus d’aucun bruit parasite, elles se posent là, belles et monumentales, au point de les espérer abandonnées à tout jamais à leur seule présence silencieuse et photographique. »
NOP Grand Est
Pôle de l’image
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