Alice Pallot est une artiste photographe française qui travaille entre Paris et Bruxelles. Elle est diplômée d’un Bachelor puis d’un Master de photographie à L’ENSAV La Cambre en juin 2018. Elle a aussi éfféctué un échange à L’Ecal en Suisse. Son travail interroge les liens qui se tissent entre les sciences développées par l’être humain et un environnement naturel en constante mutation ainsi que l’ambiguïté de la relation que nous entretenons avec notre milieu.
Entre exploitation et protection, appropriation et adaptation, Alice Pallot cherche à ouvrir des perspectives nouvelles. Au fur et à mesure de ses recherches, expéditions et expérimentations, ses photographies deviennent les témoins d’une ère nouvelle et future. Alice Pallot mène des enquêtes d’anticipations sur les territoires qu’elle investie aux côtés de scientifiques et d’écologistes militants: la photographe questionne un futur proche en capturant la métarialité du réel. En valorisant des données scientifiques qu’elle récolte lors de ses investigations, Alice crée son propre langage, un ésthétisme aux confins de l’imaginaire et de la fiction.
Alice Pallot crée des univers aux thématiques d’hybridation à travers ses séries de photographies. Ces rencontres visuelles, issues de questionnements écologiques qui émergent comme des signaux dans la vie sociale active de la jeune artiste, lui permettent d’utiliser la photographie pour mettre en lumière des problématiques invisibilisée de notre temps.
Le projet Algues Maudites, a sea of tears s’inscrit dans les recherches antérieures d’Alice Pallot évoquant la fragilité mais aussi la résilience du monde naturel, qu’elle explore dans la série Suillus, looking at the sun with closed eyelids (2020). La série Oasis (2019) dévoile l’ambiguïté de l’industrie du marché floral entre la beauté, la charge symbolique et émotionnelle qu’elle représente mais aussi les déchets et la pollution qu’elle génère. La prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes est devenue une problématique environnementale majeure. Ces dernières années, les algues vertes, dites “algues maudites”, envahissent le littoral. Ce phénomène est le résultat d’un processus appelé eutrophisation, lié à une surabondance de matière organique, elle entraîne l’asphyxie du milieu. La multiplication des algues vertes est induite par la présence excessive de nutriments chimiques (nitrate et phosphate) dans les eaux côtières. Cela résulte du rejet d’eaux usées, des ruissellements agricoles, des déchets industriels et des rejets massifs d’engrais azotés émanant de l’élevage et de l’agriculture intensive. Lorsqu’elles se décomposent, ces algues deviennent toxiques en produisant de fortes concentrations de sulfure d’hydrogène (gaz H2S). Ces concentrations extrêmes d’algues provoquent un appauvrissement en oxygène dans le milieu, un déséquilibre des écosystèmes et une perte de biodiversité. Lorsque les algues ne sont pas ramassées, elles laissent derrière elles des paysages morbides à l’aspect figé, comme hors du temps.
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